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La loi de la meute

Publié le par L'atelier d'Annik

Quelques réflexions personnelles…



Si les animaux se regroupent en meutes, en hordes ou en bandes, c'est que la force du groupe est supérieure à la somme des individus qui le composent. Le groupe est puissant, aussi bien dans ses effets de protection des individus que dans ses lois. Il y a les individus dominants (souvent des mâles), et les dominés. Le dominant gagne son pouvoir en faisant preuve de sa force sur les autres, qui se soumettent. Les soumis baissent la tête, offrent leur gorge, faisant acte d'allégeance.
Ainsi en va-t-il de nous, humains: nous sommes des animaux grégaires. Je me répète hélas, nos fonctionnement sociaux n'ont guère changé depuis la nuit des temps, et l'écart entre les moyens matériels, intellectuels dont nous disposons et notre évolution en termes de comportement et maturité affective n'a cessé de se creuser.

Les ravages les plus profonds et les plus visibles de notre société se produisent sur notre environnement naturel, ainsi qu'économique et social.
Mais il en est de plus subtils, qui font que nous reproduisons le même à l'infini: les modes de communication.

Le syllogisme me paraît être le suivant:
- ceux qui ont le pouvoir imposent
- tout le monde court après le pouvoir
- tout le monde obéit, car personne n'a jamais suffisamment de pouvoir à son goût.

Ainsi, la souffrance s'installe, tant chez ceux qui désirent le pouvoir, refoulant par là une large part d'eux-mêmes, celle qui est sensible, que chez ceux qui subissent l'imposition de ces miettes de pouvoir.
Aucun groupe, aucune institution n'est à l'abri de cela, même chez ceux qui réfléchissent à la marche du monde…
Pourtant, le monde ne commence pas à la frontière de notre peau – le monde du dedans, les émotions et les rapports humains en font partie.

Mais de quoi ce désir de pouvoir nous protège-t-il?
De l'angoisse de manquer, de mourir? De la crainte d'être soumis, dépendant? Du sentiment de ne servir à rien, angoisse d'être réduit à néant?
De notre possessivité, de sentir la haine qui couve en nous?
Ces pulsions anciennes de possession du monde sont si ancrées, intimement liées à des angoisses originaires de vie ou de mort, que nous les transposons partout, avec leur cortège destructeur: avidité, envie, haine – et autour de nous.

Le monde que nous avons construit est assis là-dessus. Nous régressons. Nous sommes en proie aux pulsions. Nous n'avons plus conscience de leur impact sur le groupe social dont nous faisons partie, et reconnaissons à grand'peine celui sur l'environnement.

Il est temps de grandir, de cesser de se croire chacun le centre du monde, d'affronter nos peurs et nos angoisses, et de cesser de tenter de les atténuer en consommant et en accumulant toujours plus de biens.
Sans quoi, et nous le savons, nous nous exposons au pire, socialement, du point de vue de l'environnement, des déplacements de population, et j'en passe.

Je dois dire que je suis pessimiste. Il me semble que nous n'avons plus le temps de grandir, de prendre chacun nos responsabilités. Les dirigeants sont corrompus, assoiffés de pouvoir, et nous ne pouvons pas compter sur eux pour proposer un cadre légal qui contiendrait nos pulsions: juste une réponse répressive, forcément explosive à terme.

Il ne me reste qu'à écrire, et à souffler sur la douce sphère blanche du pissenlit en rêvant que ses parachutes délicats portent au loin une petite graine d'alerte à la barbarie, une de désir de respect, une autre de besoin de congruence, une autre d'empathie, une autre de responsabilité, et beaucoup de désirs de croissance personnelle, et non matérielle… Le rêve est puissant, mais le sera-t-il assez?
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S
tant que des personnes se poseront ce type de questions, il y aura toujours de l'espoir.Je crois sincèrement avec mon optimisme et mon goût de l'utopie, que l'humanité saura donné le coup de talon salvateur lorsqu'elle sera au fond e l'eau... malheureusement, combien de désastres et de tragédies se dérouleront avant, je crains que le nombre soit assez conséquent...<br /> <br /> Bonne soirée,<br /> Sandy
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L
<br /> Oui, c'est vrai. Et Dieu sait jusqu'où il faudra aller pour toucher le fond…<br /> <br /> <br />
G
Merci pour cette espace de réflexions.<br /> <br /> NOus avons beaucoup à apprendre de l'observation de la nature et du monde animal.<br /> Le pouvoir chez l'animal existe pour la survie de l'espèce, du groupe, de la meute, pas pour autre chose il me semble; l'utilisation du pouvoir chez l'homme peut souvent avoir d'autres visées,plus obscurs,moins louables.<br /> <br /> à bientôt<br /> gaetano
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L
<br /> Oui, c'est vrai. Je pense que ça devait être la même fonction chez l'homme, il y a de nombreux millénaires. J'ai déjà observé à propos d'autres aspects que les<br /> fonctions de survie de l'homme perduraient bien après avoir cessé d'être utiles (accumulation par exemple).<br /> Merci d'être passé par ici, et de faire part de ton avis: c'est toujours un plaisir!<br /> <br /> <br />
T
ça va avec<br /> tilk
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T
je rêve d'une société libertaire ou personne ne se nourri des autres...<br /> besos<br /> tilk
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L
<br /> Libertaire, ou responsable?…<br /> <br /> <br />
L
Ah lala.... que de choses à aborder!<br /> <br /> Je ne suis pas totalement d'accord avec toi.<br /> Nous sommes des animaux, et ça je ne cesse de le clamer.<br /> Mais nous sommes des animaux malades car justement nous avons refoulé nos instincts... Instincts qui, à la base, sont quand même supposer nous permettre de survivre.<br /> Nos troupeaux sont malades car nous avons introduit quelque chose qui nous empoisonne: l'argent.<br /> Je ne pense pas que ce soit le pouvoir le problème mais plutôt l'avidité qui tourne autour du fric.<br /> L'argent est ce qui fait tourner notre monde d'humain, au détriment de toute compassion, de toute responsabilité, de toute logique.<br /> Le pouvoir à mon sens, est nécessaire.<br /> Il faut des dirigeants, des êtres qui ont la capacité de voir large, qui parviennent aisément à regarder avec recul et dénués d'intérêt égocentrique.<br /> Sur la plan politique français, depuis maintenant trop longtemps, les candidats qui sont présents sont ceux avides de pouvoir (pour le fric.... je pense notamment à ce cher ChiChi que tout le monde savait être un profiteur et voleur mais que tout le monde le laissait à cette haute place.... il y a de quoi réfléchir sur notre instinct de survie quand même là)<br /> Il n’y a plus de réflexion ! plus de conscience collective !<br /> Les gens sont occupés à tourner autour d’eux même. Et quand par un heureux hasard tu croise un « éveillé » il est tellement isolé que son action est amoindrie.<br /> Là-dessus je te rejoins , le groupe est plus fort que la somme de ses membres ;)
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L
<br /> Ha ha! Ça c'est du com! Je pense malgré tout que le fric est un instrument au service du<br /> pouvoir en général. Enlève le fric, et le problème du pouvoir reste entier… Le problème c'est qu'on n'a pas l'habitude d'imaginer fonctionner autrement qu'avec le pouvoir.<br /> Qui dit pouvoir "officiel", institué, dit responsabilités: de nos jours, il n'y a plus de pouvoir institué et responsable, mais une multitude de petits pouvoirs de base, qui cherchent à étendre<br /> leur zone d'influence au détriment de celle du voisin.<br /> Mais j'imagine qu'il y a d'autres manières de fonctionner: dialogue, ou "plurilogue" (à plus que 2), voir l'article sur les instances de régulation. Mon désir le plus cher est que nous soyons assez évolués, nous humains, pour profiter de ce qui<br /> nous différencie des animaux: la parole, l'échange, l'expression verbale (ou autre) authentique de ce que nous vivons, désirons, ressentons, afin de trouver ensemble ce qui convient à tous –<br /> environnement naturel compris…<br /> Je délire, là, je sais. Mais il y a plus de chances qu'un délire à haute voix se réalise qu'un désir tu…<br /> <br /> <br />