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Par où changer le monde? (1)

Publié le par L'atelier d'Annik

1. L'état du monde

Comme beaucoup d'entre nous en ces temps agités, je réfléchis à la façon dont le monde peut changer… ou non.
Il y a ceux qui comptent sur la démocratie, la souveraineté du peuple. Lorsqu'elle n'est pas complètement directe, pour moi, ce n'est pas de la démocratie, c'est de la délégation de pouvoir: c'est le cas en France, où le peuple n'a son mot à dire qu'une fois tous les 5 ans contre tous le jours pour le président…
Il y a ceux qui engrangent dans les paradis fiscaux, on ne sait jamais…
Il y a ceux qui veulent mettre en place d'autres structures par la force – appelez ça comme vous voudrez: la lutte, la révolution, etc.
Quelle drôle d'idée de se battre pour la paix sociale, ou pour la paix tout court: j'ai lu quelque part "fighting for peace is like fucking for virginity"…

"Mon entourage", plutôt pessimiste, dit qu'on peut bien essayer d'autres types de structures, il y aura toujours des gens pour ne pas jouer le jeu et poser problème, ce qui nécessitera des instances de régulation, que c'est à peu près impossible à mettre en place.

Je me rends compte par différence de mon credo.
Pour moi, les instances de régulation vont de soi: il s'agit d'assemblées de personnes discutant des problèmes, des projets, des besoins, des solutions, des actions à entreprendre. Il ne s'agit pas d'une assemblée autocratique, ni d'autre sorte de "cratie". Il s'agirait plutôt d'un lieu de parole, de respect, d'écoute, d'échange.
Là ou "mon entourage" a raison, c'est que bien peu de gens sont capables de parler vrai, de dire leurs peurs, leurs désirs, leurs rancœurs à cœur ouvert. Du coup, le champ est libre pour la manipulation, les prises de pouvoir, les coups bas, et l'instance de régulation ne régule plus rien.

En effet, le monde est décalé. Nous avons déplacé des montagnes en matière de technologie. Mais nous avons extrêmement peu évolué en termes de maturité émotionnelle et relationnelle. La grande majorité des humains sont fous, dans le sens ou ils sont complètement enchaînés à leurs pulsions: désirs de pouvoir, de possession, incapables même de sentir ce qui les motive.

Je pense donc fondamentalement, et cela depuis très longtemps, que le monde changera lorsqu'une grande partie de ses habitants sera capable de relations saines, d'actions pleines et satisfaisantes. J'ai déjà un peu abordé ce thème dans un autre article.

Cependant je crois dans la nécessité interne impérieuse pour chaque individu de tendre vers une insertion plus profondément satisfaisante dans le monde (tendance à l'actualisation chère à Rogers).
Preuve en est cette recherche incessante de la pseudo-satisfaction à travers la consommation, la possession de toujours plus de biens, l'enrichissement, simultanément à une immense frustration et un sentiment à demi-avoué que le mieux-vivre n'est pas cela.

Nous cherchons tous cet "autre chose", qui soit plus satisfaisant.
Pour moi c'est plutôt bon signe.
Mon seul espoir est que ça ne reste pas qu'un signe, et qu'une partie de plus en plus large de la population se tourne vers d'autres valeurs, satisfaisantes à long terme, telles que la réalisation de soi, des relations saines et satisfaisantes, le respect d'autrui et de nos ressources communes, etc.

Ce jour-là, d'autres structures pourront voir le jour, et être viables.
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L
Que cet article me parle....<br /> <br /> Je soulignerai surtout ton allusion à nos immenses progrès technologiques mais nos lacunes dans le domaine émotionnel/relationnel. Cette idée est celle qui me martele le crâne dans que je sors en ville...<br /> L'impression d'être entourée d'abrutis.<br /> Non que je me sente supérieure, peut être plus à l'écoute du manque au niveau relationnel.<br /> Le constat tombe de façon brutale à chaque sortie : ce monde est un monde de fous où chacun croit que son monde est le seul qui existe. Ca devient un dialogue de sourd.<br /> Du coup chacun ne recherche que son propre profit puisque seul son univers existe.<br /> <br /> Je suis alarmée surtout par ce qui se passe au niveau des écoles...comment songer à renforcer la société si on affaibli l'école? Le manque d'enseignants va creuser les difference entre les élèves. Dans certaines familles, les enfants sont livrés à eux même, ils ne vont qu'avoir le même traitement à l'école car les structures vont étouffées. ces enfants sont les futurs citoyens et quand je vois que de plus en plus certains mômes hurlent quand ils parlent (souffrent ils d'un manque d'écoute? j'en suis persuadée ou alors ils sont sourds),n'ose pas imaginer comment ces adultes en devenir vont s'exprimer dans l'avenir...
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L
<br /> Oui, lorsque les services publics sont sacrifiés, on est mal… Ecole, recherche, hôpitaux, transports publics…<br /> Le degré de développement d'un pays devrait se mesurer à sa capacité à assurer à ses citoyens une croissance affective, intellectuelle, sociale, plutôt qu'à la croissance du PIB!<br /> Tiens, je consacrerais bien un article à ce sujet, un de ces jours…<br /> <br /> <br />