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Etre, avoir…

Publié le par L'atelier d'Annik

On les dit auxiliaires.
Pour moi, ce seraient plutôt des déterminants… Notre choix de mettre l'accent sur l'être ou sur l'avoir nous propulse d'un côté ou de l'autre du monde.

Du côté avoir
La folle course-poursuite à l'avoir nous entraîne dans le mur: dilapidation des ressources humaines, naturelles, destruction de l'équilibre écologique, économique (au sens des échanges nécessaires et sains)…
Cette avidité nous fait désirer toujours plus de biens inutiles, marcher tranquillement sur les pieds de notre voisin pour lui arracher le steak dans lequel il est sur le point de planter les dents.
Plus nous avons, plus nous désirons posséder, moins nous sommes satisfaits. Il n'y a pas de satisfaction totale du désir. Ça, les marchands l'ont bien compris, ils ont la part belle pour nous proposer toujours de nouveaux produits – dont on s'est pourtant passé pendant toute l'histoire de l'humanité jusqu'ici.
Plus nous courons pour satisfaire notre désir, plus nous satisfaisons celui des marchands. Ça oui.
Plus nous flattons les caprices de nos désirs, moins nous satisfaisons nos besoins fondamentaux. Manger, boire, être à l'abri des intempéries, soit, dans nos pays gavés, nous sommes presque tous satisfaits de ce point de vue. Ceux qui ne le sont pas, eh bien tant pis pour eux, ils font partie de ceux sur les pieds desquels on a marché pour en arriver là. Ils sont aussi la démonstration du bienfondé de la course à l'avoir, l'épouvantail qui nous dissuade de changer de chemin et qui nous pousse à accepter de vivre enchaînés à la consommation.

Du côté être
Les autres besoins fondamentaux, quels sont-ils? Vivre des relations saines et satisfaisantes, se réaliser dans des gestes qui nous comblent, être en accord avec soi-même instant après instant, et tout cela sans nuire autour de soi. Là, nous en sommes loin, la plupart du temps, et pour la plupart d'entre nous.
Etre juste, en phase avec soi-même, sans compromission. Vaste programme…
Je me demande souvent où est la limte acceptable de la compromission, s'il en existe une, ou si toute compromission n'est pas le berceau d'une compromission plus grande.
Chaque jour, je fais de multiples entorses à ce que je sais être juste. Chaque jour, j'endosse un masque derrière lequel j'agis, envers mes convictions. Chaque jour, je prône ce qui ne m'appartient pas. C'est peu de choses. Je n'en suis pas à être une antimilitariste travaillant dans une usine d'armement. Mais n'est-ce pas déjà trop?
Heureusement, ce questionnement est là, au creux de mon oreille, et me rappelle sans cesse à ce besoin fondamental d'être juste au bon endroit, de la bonne manière.
Heureusement, lorsque je peins, je suis en constante recherche de cet alignement. Ainsi, le fait de créer me permet d'être, pleinement. D'être juste, pile poil, en phase avec ce que je fais, ou à côté: mais en tout cas en pleine conscience de ce que je vis.
Robert dit, à propos de la création: "donner l'être". C'est surtout à moi-même que la création donne l'être.
C'est sans doute pour cela que je ressens une telle urgence à dégager du temps pour peindre…
Le futur, c'est maintenant!
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C
Rogers, Fromm, existentialisme, humanisme, j'aime ces esprits qui traînent par chez vous !
Répondre
L
<br /> Alors nous avons de quoi échanger…<br /> <br /> <br />