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Home: comment nous nous représentons le monde

Publié le par L'atelier d'Annik

Bien qu'il n'y en ait qu'une seule dans l'année, la journée de l'environnement est une bonne chose. Nous avons tous vu le film de Yann Arthus-Bertrand, ou à tout le moins connaissance de son contenu.
Si ce n'était pas déjà le cas, maintenant nous savons, nous ne pouvons plus nier que nous sommes à l'origine de changements irréversibles à l'échelle de la planète. En cela, ce film est une pierre  sur le chemin d'un changement de la représentation que nous nous faisons du monde.

Sans être helléniste ou égyptologue, loin de là, mais le format blog autorise toutes les audaces, j'ai l'intuition que notre rapport au monde a basculé lorsque nous sommes passés du polythéisme au monothéisme. Les civilisations polythéistes entretenaient une préoccupation qui a disparu avec les dieux multiples: leurs rapports compliqués. L'un était jaloux de l'autre, qui était capable de colères terribles, qui pouvait créer des cataclysmes épouvantables, des guerres sanglantes… Dans de telles cultures, le  rapport des éléments entre eux et des conséquences possibles de nos attitudes était présents aux esprits par essence.
La notion de dieu unique a changé notre angle de vue sur le monde. Ce dieu fait à notre image, plus que nous ne sommes faits à la sienne, nous a séduits par sa puissance. Nous n'avons eu de cesse à vouloir l'égaler, et à force de questionner la nature et son fonctionnement, nous avons fini par être en mesure de créer un grain de sable, fiers et imbus de notre savoir. Nous l'avons aussitôt placé dans les subtils rouages de l'équilibre énergétique de la planète.
Si ce pouvoir que nous avons acquis est minuscule, nous savons aujourd'hui que ses effets ne le sont pas.
Mais, dès lors que nous ne sommes plus ignorants, pourquoi n'arrêtons-nous donc pas immédiatement?

Savoir n'est pas pouvoir.
Nous voudrions bien arrêter, mais… La volonté s'étiole dans toute une cascade de «mais» dans lesquels nous dégringolons. Comment prendre en compte de manière prioritaire les besoins d'un organisme aussi grand et complexe que celui qu'est la Terre, quand nous ne sommes  pas même capables de prendre en compte l'intégralité du nôtre?
Nous sommes enferrés dans nos habitudes, nos défenses, nos angoisses, incapables de répondre à nos propres besoins fondamentaux – ou de manière épisodique dans le meilleur des cas. Notre organisme? Il fait ce qu'il peut, oscillant entre ses besoins et ce qu'il reçoit. Lorsqu'on ne l'écoute pas, il fait comme l'éco-système: il crie. Il tombe malade, il crée un accident.
Certains d'entre nous sont capables d'entendre ces cris, enfin parfois. Il arrive que l'oreille s'affine, et l'on entend même des chuchotements, tout un discret discours au fond de soi. Les besoins qui babillent ainsi sont nombreux, variés. Un besoin qu'on écoute à temps, c'est comme une soif qu'on étanche avant qu'elle ne nous ait brûlé la gorge, c'est le goût délicieux de l'eau fraîche qui coule dans la gorge.
C'est une démarche hésitante, ardue, pleine d'obstacles et d'obscurcissements. Certains l'entreprennent, pour leur plus grand bien. Ils partent à la conquête de cet espace intérieur, toujours plus large, vers le mieux-vivant.

L'autre alternative, c'est de se boucher les yeux, les oreilles et la bouche (les trois petits singes, vous connaissez). Le corps rechigne? Chimie. Il n'a qu'à bien se tenir, qui c'est le capitaine, là? Oui. En effet. Ça marche aussi. Mais qu'y aura-t-on gagné? Rien qu'un plus grand déséquilibre. Mais c'est plus confortable. Beaucoup plus confortable. Le confort est l'antithèse de la santé physique, de la curiosité, de la créativité, du désir d'apprendre, de la tolérance à la frustration et de la capacité de la métaboliser. Le confort est un coton rempli d'éther qui nous endort: c'est si doux… On n'a besoin de ne rien remettre en question, on s'en remet aux assurances, aux médecins, aux entreprises pharmaceutiques, aux grandes surfaces, à la télévision, aux réseaux financiers. De grâce, p(e)ansez pour moi. Ma responsabilité? Couverte.

Et au niveau de la planète?
A quoi servent toutes les innovations technologiques que nous, aspirants-dieux, avons développées? A développer notre confort, et du même coup à limiter notre engagement, nos efforts et notre responsabilité individuels. A ce niveau-là également, le confort interdit le changement et garantit l'avancée vers un déséquilibre toujours plus grand. Il me semble que ce serait la première des choses à interroger, le premier des freins à lever. Quand toute notre civilisation finissante n'est tendue que vers ce seul but, j'ai quelques craintes…

Et pourtant, si ce changement profond de paradigme qu'a été l'avènement du monothéisme a permis de transformer à ce point notre rapport au monde, et le monde lui-même, il est permis de penser qu'un autre changement de paradigme puisse le transformer encore…
Peut-être pourrions-nous penser le monde de manière moins anthropocentriste, nous penser nous-mêmes au niveau de tous les autres éléments constitutifs de la planète, sans autre valeur que celle de n'importe quel organisme vivant, et intrinsèquement liés à eux?
Peut-être pourrions-nous nous pencher vraiment sur nos besoins fondamentaux, en particulier celui de vivre en harmonie avec nos semblables et avec notre environnement, qui prend sa source dans la connaissance et l'ouverture la plus large possible à ce que nous sommes, profondément, et à ce que nous vivons, à chaque instant?

En constante quête de distractions, de compensations, de comblement, peut-être pourrions-nous tendre vers un état d'attention, de sensibilité maximale, et l'exprimer alentour?
Peut-être la responsabilité de l'artiste se situe-t-elle précisément là: être présent au monde et à lui-même, instant après instant, aiguiser sa sensibilité et la partager. Si d'aventure quelqu'un s'en trouve ému, mis en mouvement, un pas vers un nouveau paradigme est peut-être posé.
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E
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M
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H
C'est vrai que les grands groupes n'ont aucun intérêt à lâcher <br /> ces braves brebis égarées dans la nature.On pense que la technologie va nous sortir de là , malheureusement elle est utilisée sans conscience ( ruine de l'âme... cela vous rappelle quelqu'un ?)et on s'intéresse à elle en fonction du profit que certains peuvent en soutirer .La première des choses est l'éducation pour sortir de ce mécanisme qui nous impose d'avoir plus que le voisin , d'avoir toujours plus car cela aide à vivre , d'avoir une montre bling bling car ça jette plus que celle qui ne donne que l'heure .Revenir à l'essentiel , ça sera dur , mais il va falloir y aller ...
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L
<br /> De toute façon, on ira… qu'on le veuille ou non: lorsque l'équilibre énergétique de la planète sera vraiment complètement déréglé, ça ne va pas être triste. Et plus tôt que l'éducation pourrait<br /> nous laisser le loisir de le faire, je suppose…<br /> <br /> <br />
S
J'ai moi aussi des craintes comme tu le dis. Nous profitons tous du confort fourni par les innovations technologiques. Pour freiner notre déclin, il faudrait y renoncer. Mais qui le fera de son propre chef? Nous sommes tous dans l'engrenage (voiture, chauffage, alimentation industrielle...) Je crois malheureusement que les gouvernements devraient commencer les interdictions de beaucoup de choses et cela le plus vite possible.
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L
<br /> Peut-être bien… Mais les gouvernements, ils sont poings et pieds liés avec les grands groupes dont ce n'est pas, mais alors pas du tout l'intérêt!!! On n'est pas<br /> sortis de l'auberge.<br /> <br /> <br />
T
les indiens d'amérique du nord (et du sud aussi d'ailleurs)<br /> pensent que la terre est notre mère ..noud on pense que la terre nous appartient ..là est la différence<br /> besos<br /> tilk
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L
<br /> Oui, et c'est une sacrée différence!!<br /> <br /> <br />