1er mai, journée du travail: quel lien avec le sens premier
Ce que je trouve intéressant, en se penchant sur l'étymologie et sur l'histoire de cette journée, c'est que nous en avonstrès rapidementperdu le sens fondamental: celui d'une société émancipée, libérée du travail contraint (qui rejoint son sens étymologique de torture…).
Lorsque nous défilons, aujourd'hui, nous sommes aux antipodes de l'esprit fondateur de cette journée: nous réclamons du travail contraint, nous réclamons d'être encore enchaînés à nos postes de torture, nous réclamons d'être encore soumis aux lois du marché, d'être encore floués par ceux qui ne partagent pas les richesses.
Une société émancipée, ne serait-ce pas une société où ceux qui produisent ont en mains les fruits de leur travail? Une société où les capitaux servent de sang et d'oxygène à tous, plutôt que de servir l'avidité inépuisable de ceux qui possèdent déjà tout? Une société où l'argent sert à échanger des biens, plutôt qu'à accumuler de la richesse?
Nous l'avons perdu de vue, et largement. Nous continuons ainsi à foncer vers le mur.
Je ne défilerai pas avec ceux qui brandissent leur chaîne brisée en suppliant qu'on l'attache à nouveau au tripalium.